En
dépit de leur volonté affichée
de réduire dans la mesure du
possible l’impact de ces
constructions sur
l’environnement, ce projet
aboutirait inévitablement à la dénaturation
du site et à la destruction du
tissu social existant. Devant
cette menace, les habitants du
quartier se sont regroupés au
sein de l’association "Protection
et avenir d'Avijl",
dont le but est la sauvegarde du
plateau Avijl, dans ses dimensions
écologique et sociale. Un projet
alternatif est en cours d’élaboration.
A
la veille des élections régionales,
nous avons estimé que le moment
était venu de connaître
l’approche d’un certain nombre
de candidats sur cette question,
et plus largement de savoir
comment ils entendent répondre à
deux défis majeurs : la préservation
de l’environnement et notamment
du maillage vert régional et les
besoins en logements et notamment
en logements à prix modérés.
Nous avons donc adressé le 9 mai
un questionnaire à 21 candidats
de divers partis, en leur
demandant de nous répondre pour
le 20 mai. Nous tenons à
remercier ceux d’entre eux qui
ont pris le temps de nous répondre
et de nous exposer leurs idées en
la matière. Nous publions
ci-dessous une synthèse des réponses
reçues, classées par famille
politique.
1. |
Estimez-vous que le plateau
Avijl constitue un élément important
du maillage vert de la Région,
et mérite à
ce titre d’être préservé ? |
|
cdH
B.
Cerexhe (député
régional, chef de groupe cdH) : oui; il faut préserver son
caractère rural. |
|
cdH-Indépendants
C.
Cattoir (conseiller
communal à Uccle) : oui.
M. Cohen (conseiller
communal à Uccle) : oui;
il faut le préserver par un
classement.
S. de Lobkowicz (député
régional, conseiller communal à
Uccle) : oui; c’est
un élément essentiel. |
|
ECOLO
P.
de Heusch (conseiller
communal à Uccle) : le
plateau n’a pas une importance déterminante
pour le maillage vert ucclois;
son importance est plus sociale et
paysagère qu’écologique.
E. Huytebroeck (secrétaire
fédérale d’ECOLO) : même
réponse. |
|
MR
M.
Cools (député
régional ; échevin à
Uccle) : il faut préserver
une moitié du plateau en espace
vert d’un seul tenant, en
maintenant de nombreux potagers,
et affecter l’autre moitié à
du logement social et Monsieur .
W. Draps (secrétaire d’État régional, ministre membre de la commission communautaire française de la
Région) : oui; toute urbanisation doit respecter notre patrimoine naturel.
B.
Fraiteur (député
régional, conseiller communal à
Uccle) :
oui; c’est
un élément important du maillage
vert de la Région, lieu d’un
tissu social important par
l’existence des potagers. Les aménagements
éventuels doivent respecter les
lieux. |
|
MR-FDF
D. Gosuin (ministre régional de l’environnement; bourgmestre d’Auderghem) :
oui; c’est un élément important du maillage vert de la Région. Cela ne signifie pas qu’aucune construction ne peut y être réalisée, mais il faut y maintenir des espaces verts
significatifs.
O. Maingain (président du FDF, député
fédéral) : oui, au même titre que le Kauwberg et le plateau Engeland.
F. Roelants du Vivier (sénateur) : mérite d’être partiellement
préservé.
B. Schoonbroodt (échevin à
Berchem-Ste-Agathe ) :
oui, car il faut défendre le patrimoine naturel et architectural de notre Région. |
|
PS
F. Dupuis (ministre de l’enseignement supérieur de la Communauté Wallonie-Bruxelles;
conseiller communal à
Uccle) : non; Uccle est riche en espaces verts et manque par ailleurs de logements
sociaux.
C. Picqué (ministre d’État; député
fédéral; bourgmestre de
St-Gilles) : n’exprime pas d’avis. |
2. |
Estimez-vous que le besoin de logements sociaux dans la Région justifie la destruction d’espaces verts du plateau Avijl pour y construire de tels logements ? |
|
cdH |
B.
Cerexhe : non; bien que la situation
du logement constitue un problème
majeur pour la Région, la
construction de logements et de
logements sociaux en particulier
ne doit pas se faire au détriment
de sites naturels remarquables
tels que le plateau Avijl. |
|
cdH-Indépendants
C. Cattoir : non.
M. Cohen : non, ce serait une hérésie.
S. de Lobkowicz : non, en aucun cas. |
|
ECOLO
P. de Heusch : oui, au nom de valeurs de solidarité et de
responsabilité; mais il faut maintenir un certain nombre de jardins potagers et deux zones de grand intérêt biologique (partie boisée au nord et ancienne décharge au sud), et aménager des jardins dans les zones urbanisées.
E. Huytebroeck : même réponse. |
|
MR
M. Cools : oui; les besoins en logements à Uccle justifient une urbanisation partielle, en respectant une mixité sociale.
W. Draps : ce n’est pas une
priorité; il faudrait en premier lieu affecter les moyens financiers publics à une profonde rénovation du parc actuel de logements sociaux, dont 2000 sont actuellement inoccupés en Région bruxelloise.
B. Fraiteur : il faut préserver la partie supérieure du plateau et pratiquer par ailleurs une politique active de rénovation des quartiers existants. |
|
MR-FDF
D. Gosuin : bien qu’on ne puisse exclure à terme une urbanisation partielle, ce n’est pas une
priorité: en effet, environ 2500 logements, soit plus de 10% du parc de logements sociaux de la Région, sont inoccupés. Leur réhabilitation est une priorité absolue.
O. Maingain : pas nécessairement.
F. Roelants du Vivier :
oui.
B. Schoonbroodt : non. |
|
PS
F. Dupuis : oui; il est socialement nécessaire d’y construire du logement social de gabarit
modeste.
C. Picqué : n’exprime pas d’avis. |
3. |
Estimez-vous qu’il importe de sauvegarder les jardins potagers du plateau Avijl, de manière à préserver et développer leur rôle social et pédagogique ? |
|
cdH
B.
Cerexhe : oui; la préservation de
l’équilibre naturel du plateau,
de sa fonction pédagogique et le
développement du tissu social
qu’il permet doivent aller de
pair. |
|
cdH-Indépendants
C. Cattoir : oui.
M. Cohen : évidemment oui.
S. de Lobkowicz : oui à la sauvegarde des jardins potagers, mais pas particulièrement au développement de leur rôle social et pédagogique. |
|
ECOLO
P. de Heusch :
non; il faut cependant en préserver
une partie.
E.
Huytebroeck : même réponse. |
|
MR
M. Cools : il importe de préserver le maximum de jardins potagers vu leur rôle social et pédagogique et leur contribution au paysage.
W. Draps : oui.
B. Fraiteur : oui; il est important de sauvegarder les jardins potagers, qui doivent garder un rôle d’ouverture pour les écoles avoisinantes et l’ensemble des habitants de la Région. Le plateau est en effet libre de toute pollution. |
|
MR-FDF
D. Gosuin : oui; les jardins potagers font partie de la mémoire du plateau. Ils participent aux liens sociaux et à la convivialité du quartier. Les supprimer serait donc une erreur.
O. Maingain : oui, car ces jardins potagers peuvent effectivement jouer un rôle social et pédagogique.
F. Roelants du
Vivier : non; il faut cependant en préserver une partie.
B. Schoonbroodt : oui. |
|
PS
F. Dupuis : n’exprime pas
d’avis.
C. Picqué : n’exprime pas d’avis. |
4. |
Estimez-vous qu’il conviendrait d’imposer l’inclusion d’une proportion minimale (à définir) de logements à caractère social dans tout nouveau programme privé de constructions de logements dont l’importance dépasse un certain seuil (à définir, par exemple 1 000 m2), afin de répondre aux besoins en la matière ? |
|
cdH
B.
Cerexhe : non; afin de favoriser la
mixité sociale, il serait préférable
d’inclure une proportion
minimale de logements (sociaux ou
non) lors de la construction de
grands ensembles de bureaux. |
|
cdH-Indépendants
C. Cattoir : non, cela serait abusif.
M. Cohen : non; cela augmenterait artificiellement le prix des logements autres que les logements sociaux ou à prix déterminé.
S. de Lobkowicz : non. |
|
ECOLO
P. de Heusch : non, ce serait une atteinte au droit de propriété. La loi permet de l’imposer lors de la construction de bureaux.
On pourrait également l’envisager dans des projets de logements à haute rentabilité financière et à forte incidence
environnementale.
E. Huytebroeck : non, ce principe est difficilement acceptable. La loi permet de l’imposer lors de la construction de bureaux. On pourrait également le négocier au cas par cas dans des projets de logements à haute rentabilité financière et à forte incidence environnementale. |
|
MR
M. Cools : non; cela augmenterait le coût de l’accès au logement à Bruxelles. La loi permet d’imposer la construction de logements
à titre de charges d’urbanisme lors de la construction de grands ensembles de bureaux.
W. Draps : la mixité sociale est essentielle, mais rendre cette mesure obligatoire paraît trop
dogmatique.
B. Fraiteur : cette idée est à
creuser; à Paris, c’est un projet de la municipalité. |
|
MR-FDF
D. Gosuin : pas systématiquement, mais cela se fait dans le cadre des gros projets de bureaux.
O. Maingain : c’est certainement une des pistes à explorer dans l’élaboration d’une politique du logement plus imaginative et plus
dynamique.
F. Roelants du Vivier :
n’exprime pas d’avis.
B. Schoonbroodt : oui, c’est une bonne idée. |
|
PS
F. Dupuis : il s’agit d’une idée intéressante, mais à terme en raison des lenteurs du processus
législatif.
C. Picqué : n’exprime pas d’avis. |
5. |
Estimez-vous que les pouvoirs publics devraient mener en priorité une politique active de rénovation d’îlots et immeubles à l’abandon –pouvant aller jusqu’à leur réquisition- tant pour éviter la formation de chancres urbains que pour créer du logement à caractère social ? |
|
cdH
B.
Cerexhe : oui au principe, mais son
application s’avère difficile.
Une alternative pourrait être la
vente forcée d’immeubles à
l’abandon. |
|
cdH-Indépendants
C. Cattoir : oui, en tout cas rénover en priorité les îlots et immeubles à l’abandon.
M. Cohen : oui. Trois
propositions: 1. Propriétaire peu scrupuleux d’immeuble
abandonné: réquisition. 2. Propriétaire de bonne foi d’immeuble
abandonné: contrat de rénovation. 3. Terrains
publics: cession à bas prix à des promoteurs privés, avec obligation de vendre à un prix
déterminé.
S. de Lobkowicz : oui, c’est la priorité. |
|
ECOLO
P. de Heusch : oui à une politique active de rénovation. La loi permettant la réquisition d’immeubles à l’abandon est restée lettre morte, mais la procédure d’expropriation peut s’avérer efficace. Par ailleurs, le
"droit de gestion
sociale" permet aux pouvoirs publics de se substituer temporairement au propriétaire
défaillant.
E. Huytebroeck : même réponse. |
|
MR
M. Cools : la rénovation des îlots et immeubles à l’abandon y compris ceux appartenant aux pouvoirs publics- doit être une priorité, sans oublier le recours à l’expropriation d’immeubles insalubres.
W. Draps : oui, bien
sûr.
B. Fraiteur : oui; c’est le rôle primordial des pouvoirs publics. |
|
MR-FDF
D. Gosuin : la mise en œuvre de cette politique s‘avère très difficile en raison des obstacles juridiques et financiers. Il est actuellement préférable de privilégier le rachat par les pouvoirs publics de biens abandonnés, ou la réhabilitation de sites désaffectés en partenariat avec le privé en y prévoyant une proportion de
logements.
O. Maingain : cela semble évident et figure d’ailleurs dans le programme du
FDF.
F. Roelants du Vivier :
n’exprime pas d’avis.
B. Schoonbroodt : oui. |
|
PS
F. Dupuis : oui. Instaurer une mixité sociale dans l’habitat est un objectif
important.
C. Picqué : il faut construire de nouveaux logements sociaux et moyens via le partenariat public-privé, rénover le parc de logements publics et privés existants, pratiquer une politique volontariste en matière d’immeubles inoccupés et mettre en œuvre le droit de gestion publique. |
Au 1er juin, nous n’avions pas reçu de réponse
de E. André, J.
Dedecker-Rousseaux, F. Delpérée,
M. Payfa, Y. Pesztat, J.
Simonet.
Quels enseignements peut-on tirer de cette enquête ?
|
Alors
que certains mandataires considèrent
toujours qu’il est impossible de
concilier préoccupations
environnementales d’une part, économiques
et sociales d’autre part,
d’autres reconnaissent le rôle
social primordial joué par les
espaces verts de la cité. |
|
l
existe des solutions alternatives
qui permettent de répondre à la
fois aux besoins de la Région en
matière de logements et aux
aspirations des habitants en matière
de qualité de vie. Ces solutions
n’ont rien d’utopique : leur mise en œuvre est avant tout
une question de volonté
politique. |
|
Cette
enquête nous conforte donc dans
l’action citoyenne que nous
menons pour élaborer un projet
qui prenne en compte l’ensemble
des préoccupations des habitants,
y compris les plus fondamentales
pour leur qualité de vie. Avijl
veut demeurer le cœur d’un
quartier ouvert à tous sans aucun
esprit frileux. Penser la cité
d’une manière globale, en préservant
son patrimoine naturel,
architectural et social, permettra
de réconcilier le citoyen avec
une ville plus humaine, disposant
d’espaces de qualité pour la
vivre ensemble. |
Le
Bureau de l’Association Protection
et Avenir d'Avijl
|